Si remplir un chèque relève de l’évidence pour certains, cette opération reste néanmoins plus complexe pour d’autres.
Ainsi, Foxy, rédactrice de ce blog, n’avait jamais remplit de chèque avant d’arriver en France.
Alors, que l’on soit jeune et fraichement lancé dans la vie active ou plus âgé et originaire d’un endroit où l’on n’utilisait plus de chèque, remplir un chèque peut être source de stress.
Le renard argenté vous donne ici la checklist pour remplir un chèque sans se tromper, sans rien oublier et en comprenant pourquoi certaines étapes sont essentielles.
Petite histoire du chèque à l’heure du numérique
Le chèque a été introduit en France en 1865, mais c’est surtout après la Second Guerre Mondial qu’il entre vraiment dans les usages des Français.
Utilisé pourtant dès le XIIe siècle par les marchands génois – on parle alors de « lettre de foire » vu qu’il sert dans ce contexte – la Banque de France n’émet ses premiers chèque qu’en 1826 sous le nom de « mandats blancs », avant sa véritable introduction sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui le 14 juin 1865.
Le premier tournant ne se produit toutefois qu’en 1918, quand le gouvernement crée le compte chèque postal. Celui-ci permettra de diffuser plus largement les chèques via les bureaux de poste.
Comme pour le paiement dématérialisé, le premier objectif du chèque est de limiter les paiements en espèces.
Il faudra encore plusieurs dizaines d’années, le développement du paiement des salaires par chèque, l’émancipation financière des femmes, puis l’assouplissement des procédures pour que l’utilisation du chèque se démocratise et se généralise.
La France devient alors progressivement le plus gros utilisateur de chèque au monde.
Aujourd’hui, la multiplication des solutions dématérialisées, avec les cartes bancaires, le paiement sans contact et les cartes digitales installées sur smartphone, écartent de nouveau des usages ce moyen de paiement qui semble de plus en plus obsolète.
Pourquoi payer encore par chèque en 2022 ?
Pour celles et ceux qui, comme votre rédactrice, ont grandit sans chèque, l’étape du remplissage est stressante et peut sembler compliquée. On craint d’oublier quelque chose ou de faire des erreurs.
Néanmoins, les chèques restent pratiques de temps à autres :
- repousser une dépense (vos courses par exemple) en fin de mois quand le compte n’est plus suffisamment alimenté et votre salaire pas encore versé,
- payer les activités des enfants en demandant (et on vous le propose souvent) une période spécifique pour l’encaissement du chèque,
- donner de petites sommes à l’école pour une dépense exceptionnelle, plutôt que de mettre du liquide dans une enveloppe,
- payer un service ou une consultation à un indépendant qui peut ainsi s’économiser les frais bancaires liés à l’utilisation d’un TPE (esthéticienne, psychologue…),
- déposer une caution sans exploser le plafond de votre carte bancaire,
- …
Les étapes pour remplir un chèque : la « chèqueliste »
Commençons par présenter les informations que doit contenir votre chèque pour que son bénéficiaire puisse l’encaisser. C’est le but premier, quand même, et il est important que tout y soit.
Le montant à payer en chiffres
Sur la droite du chèque se trouve une grande case, vous allez y inscrire le montant du paiement en chiffres.
Petits conseils :
Ecrivez le plus à gauche possible et ne laissez pas d’espace vide.
Si tel est le cas, n’hésitez pas à tracer un trait horizontal. Cela évitera qu’une personne malintentionnée y ajoute des chiffres.
Utilisez un stylo bille et évitez tout type d’encre effaçable.
Le montant à payer en toutes lettres
Sur la partie haute du chèque, vous trouverez la mention « Payez contre ce chèque en euros ». A la suite de celle-ci, écrivez le montant en toutes lettres.
Comme pour l’étape précédente, commencez bien à gauche et n’hésitez pas à tracer un trait sur la partie vide pour éviter tout remplissage a posteriori.
Pour les Belges et les Suisses, si la banque comprendra un septante ou un nonante, il est préférable d’apprendre à écrire les soixante-dix et autre quatre-vingt-dix 😉
Le bénéficiaire du paiement
Sous la zone dédiée au montant en toute lettre, vous trouverez l’espace pour indiquer le nom du bénéficiaire du paiement, précédée de « à ».
Il peut s’agir aussi bien d’une personne physique, que d’une entreprise ou une association.
Plutôt que de laisser cet espace libre, pensez à demander les informations à indiquer. Ainsi, vous éviterez toute erreur qui empêcherait l’encaissement du chèque, mais aussi les risques.
Dans ce dernier cas, rien n’empêche votre interlocuteur de noter son nom en tant que bénéficiaire, voire si vous l’égarez qu’une autre personne s’attribue ce paiement de la même manière.
Le lieu et la date
Sur la droite, généralement sous le montant en chiffres, vous trouverez les mentions
- « à » : il s’agit d’écrire le nom du lieu (ville, village) où vous avez rempli le chèque,
- « le » : qui devra être suivi de la date à laquelle vous remettez le chèque au destinataire.
Attention. Il est interdit d’antidater ou de postdater un chèque !
N’oubliez pas de signer votre chèque
Cette étape est essentielle (et pourtant parfois oubliée) : vous devez absolument signer votre chèque !
Sans votre signature, un chèque ne peut être encaissé !
Astuce. Pensez à retirer le chèque juste avant de le signer. Pourquoi ? Cela éviter de laisser la trace de cette signature sur les chèques suivants. Ainsi, en cas de perte de chéquier, votre signature ne pourra pas être imitée 😉
Attention. Ne signez jamais vos chèques à l’avance ! La signature est précisément l’élément qui permet le paiement. A nouveau, si une personne trouve votre chèque (ou pire, tout le carnet) présigné, rien ne l’empêche d’y indiquer le montant et son nom en tant que bénéficiaire, puis ainsi de vider votre compte !
Remplir le bordereau correctement pour suivre vos dépenses
Lorsque vous remplissez votre chèque, pensez à reporter le montant, la date et le bénéficiaire sur le petit bordereau qui reste accroché à votre chèque.
Cela vous permettra de tracer vos dépenses !
Chèques mal remplis : les risques
Le cas le plus commun : les ratures. Un chiffre mal formé, on repasse dessus ou on barre et on recommence… Il est tentant de ne pas jeter un chèque quand on a mal démarré son remplissage.
Pourtant, il est important de se rappeler qu’un chèque avec des ratures peut entraîner son rejet par la banque. Cela permet de limiter les risques de fraudes.
Soyez donc soigneux dans sa rédaction.
Autre problème fréquent : l’oubli de la signature. Si vous ne signez pas votre chèque, le bénéficiaire ne pourra pas l’encaisser. Vous voilà alors parti pour des discussions et déplacements qui auraient pu être évité. Il est en effet extrêmement peu probable que le bénéficiaire renonce au paiement de son dû par bonté d’âme 😉 Vous risqueriez même que cette personne vous cause des ennuis.
FAQ et bons conseils : Payer par chèque
Nous avons fait le tour des étapes essentielles, ainsi que des risques en cas d’erreurs lors du remplissage. La pratique nous enseigne néanmoins que certaines choses à éviter et d’autres à connaître. Les voici.
Combien de temps mon chèque reste-t-il valide ?
Tout chèque est valable durant 1 an et 8 jours. Cela vous permet par exemple de donner plusieurs chèques pour un paiement étalé sur l’année, par exemple au bénéfice d’une association ou d’un club sportif dans lequel vous pratiquez une activité.
Au-delà de ce délai, le chèque ne peut plus être encaissé ! Cela vaut aussi pour les étrennes de Mamie 😉
Ne laissez pas d’espace non-rempli sur un chèque signé !
Il est tentant (surtout lorsqu’on est plutôt prompt à la confiance en autrui) de ne pas remplir toutes les cases.
« Je vous laisse écrire votre nom, j’ai peur de l’écorcher ! », « Je ne sais plus, c’était combien déjà ? Oh puisque vous avez le chèque en main, je vous laisse remplir ça ! ».
Non, non, et encore non. Vous ne savez ce qui peut arriver, même à un interlocuteur de bonne foi. Le chèque peut également être égaré ou subtilisé, et vous voilà avec un « chèque en blanc », donc signé mais pas rempli. A ce moment-là, une personne peut également trouver tentant de s’attribuer la somme dont elle a besoin.
Mon chèque est raturé / surchargé / déchiré va-t-il être refusé ?
Il est essentiel d’être soigneux lorsqu’on remplit un chèque.
Les étapes sont peu nombreuses, et certains oublis, comme certaines erreurs peuvent avoir des conséquences néfastes.
Ainsi, en effet, un chèque qui aurait été raturé ou détérioré d’une manière ou d’une autre pourrait être refusé par l’établissement bancaire qui ne prendra pas le risque de valider un chèque frauduleux.
Que se passe-t-il si je n’ai pas le solde suffisant sur mon compte lorsque le chèque est encaissé ?
Si le compte avec lequel vous avez prévu de payer par chèque n’est pas suffisamment alimenté, voire fermé, le chèque est refusé. Normalement, le bénéficiaire doit d’abord prendre contact avec vous pour tenter de régler ce problème de paiement. Cela arrive de commettre une erreur de bonne foi. On parle alors de procédure à l’amiable, son délai est de 30 jours.
(Vous avez bien lu le mot procédure, ça ne sent pas bon en effet !)
En revanche, si vous décidez de faire l’autruche, les conséquences peuvent être néfastes. L’étape suivante implique l’intervention d’un commissaire de justice (anciennement huissier de justice) qui vous commandera de payer le montant sous 15 jours.
Si ce n’est toujours pas fait, vous vous exposez à des procédures judiciaires.
Comme si cela ne suffisait pas, vous serez également inscrit au Fichier Central des Chèques (FCC). En découle, un « interdit bancaire » soit l’interdiction d’émettre des chèques et cela peut durer 5 ans. Vous devrez rendre vos chéquiers et cela peut également entraver certaines démarches financières comme l’obtention d’un crédit par exemple.
En cas de problème, prenez les devant ! Contactez le bénéficiaire et votre banquier, vous trouverez ensemble une solution qui vous évitera bien des problèmes 😊
Si vous nous avez lus jusqu’ici, nous vous en remercions. Les renards argentés vous disent
à bientôt pour d’autres astuces budget sur le blog !