Maintenant que vous avez une épargne suffisante, vous aimeriez placer votre argent sur des produits avec un meilleur rendement. Toutefois, vous n’êtes pas (encore) un investisseur ou une investisseuse expérimenté.e et le jargon peut effrayer, il faut bien l’avouer.
Foxy, le renard argenté, débroussaille pour vous le jargon des actifs et vous donne les premières clés pour vous permettre de choisir où placer votre argent.
L’épargne de sécurité, projet et investissements : quelles différences ?
Avant de vous présenter les différents placements, il nous faut rappeler quelques éléments essentiels.
Il est absolument nécessaire d’avoir une épargne. Celle-ci doit être alimentée mensuellement en fonction de vos possibilités réelles, mais aussi de vos objectifs financiers.
La première étape consiste à détenir épargne de sécurité. Celle-ci doit représenter environ 3 mois de salaire. Il s’agit d’une somme qui doit être disponible à tout moment. C’est grâce à cette somme mise de côté que vous allez pouvoir limiter, voire éviter, le recours aux crédits.
Pour une épargne de sécurité, rien de tel qu’un Livret A ou LDDS. Ce sont des solutions plafonnées, certes, mais surtout défiscalisées et la somme reste disponible à tout moment en cas de besoin.
Notre conseil. Programmez un virement automatique en début de mois. Dès que vous avez touché vos revenus, mettez cette petite partie de côté et, pour le dire platement, ne comptez pas dessus pour vos dépenses mensuelles! Même de toutes petites sommes seront préférables à une absence totale d’épargne.
La deuxième étape concerne votre épargne projet. Quand vous avez constitué l’épargne de sécurité, sur un autre livret (LDDS ou LEP), établissez un budget annuel visé pour un projet. Il peut s’agir de vos vacances annuelles, d’épargner pour votre mariage, les études des enfants, ou constituer un apport pour un achat immobilier.
En principe, vous ne devriez pas y toucher tant que vous n’avez pas atteint votre objectif (montant ou événement).
Vient alors seulement la troisième étape, celle de l’investissement. Nous allons faire ici le tour des solutions les plus pertinentes avec une perspective de débutant en investissement. En effet, nos informations ne se substituent pas aux conseils de professionnels en gestion de patrimoine ou en investissement, et encore moins à votre esprit critique et vos choix personnels.
Faut-il être riche pour placer son argent ?
Si la notion de « richesse » peut varier d’une personne à l’autre, on peut néanmoins répondre que, non, il ne faut pas être riche (millionnaire ou revenus mensuels à 5 chiffres) pour investir son argent.
En revanche, il faut déjà détenir une épargne de sécurité en cas de pépin et une épargne projet dont les sommes sont accessibles dès que nécessaire.
Une fois ces étapes consolidées, vous allez pouvoir prévoir dans votre budget mensuel – ou tout autre moment de rentrée d’argent supplémentaire comme une prime annuelle ou un héritage – une part de votre argent qui sera placée sur des produits à plus fort rendement.
Pourquoi placer son argent ?
L’inflation actuelle n’aura échappé à personne. Toutefois, alors que votre Livret A est assorti de 2 % d’intérêts, l’inflation s’élève actuellement à près de 6 %. Cela veut dire qu’une somme actuellement placée sur votre livret A perd 4 % de sa valeur. Les placements que nous allons vous présenter bénéficient d’un rendement potentiellement bien supérieur à l’inflation.
Faut-il renoncer à ses livrets au profit des autres produits ?
Non. L’objectif de vos livrets est de consolider votre situation financière avec une épargne disponible à tout moment en cas de besoin, mais aussi de limiter les risques.
En effet, tout investissement comporte des risques (variables selon les produits). Dans de nombreux cas, le capital investi ne pourra pas être garanti. Il est important d’en avoir conscience avant de commencer.
Quels sont les placements les plus sûrs ?
En 2022, les placements le plus sûrs sont
- d’une part, les livrets (livrets A, LDDS, LEP) sur lesquels vous avez constitué vos épargnes de sécurité et « projet », car ils sont garantis par l’Etat ;
- d’autre part, les fonds en euros des assurances vie, qui proposent une garantie sur le capital et un taux de rémunération néanmoins plus élevé que les livrets.
Dans ces deux cas (livrets ou fonds euros des assurances vie) vous êtes sûr de récupérer votre mise.
Dans quels secteurs investir son argent ?
A partir d’ici, vous avez les reins financièrement solides et vous avez conscience des risques.
Il faut alors déterminer des domaines qui vous parlent pour vous aider à vous orienter dans vos investissements.
Préférez-vous investir
- dans la croissance du pays en investissant dans les entreprises locales,
- dans des domaines en accord avec vos valeurs sociales, éthiques, solidaires, écologiques…
- dans l’immobilier,
- dans des entreprises étrangères à plus forte croissance,
- dans l’innovation,
- …
En effet, au-delà du rendement, vous allez devoir vous intéresser à différentes caractéristiques des secteurs dans lesquels vous allez investir. Cela vous demande également d’investir en temps et en réflexion. Dans ce cas, mieux vaut choisir un secteur et des projets qui vous parlent !
Quels supports choisir pour placer son argent ?
La Bourse : PEA ou compte-titres
Vous avez choisi de vous tourner vers les actions. Ces actifs offrent le rendement le plus élevé sur le long terme. En effet, si on observe la progression des actions en bourse depuis sa création, on observe une croissance extrêmement importante, malgré les baisses, chutes et même krachs. Il faut donc garder la tête froide et faire ses choix posément sans se laisser envahir par les émotions.
Pour ce faire, vous pouvez ouvrir un PEA (plan épargne actions) ou un compte-titres. Une fois ce compte alimenté avec la somme suffisante, vous pourrez alors acquérir des titres en direct ou indirectement via des parts dans des fonds (SICAV, FCP).
L’assurance vie
Les assurances vie bénéficient également un excellent rendement sur le long terme et permettent de placer son argent dans de nombreuses classes d’actifs, et (surtout) de diversifier ses investissements.
En effet, en investissant dans des actifs et secteurs différents, vous répartissez les risques et augmentez le potentiel de croissance du rendement.
Par exemple, un contrat multi-supports peut être composé d’un fonds en euros, ainsi que d’unités de compte (UC), qui sont elles-mêmes investies en obligations, actions, SCPI, capital-investissement (private equity), voire certificats or.
Attention. Le capital des unités de compte n’est pas garanti contrairement aux fonds en euros.
Placer son argent en actions et obligations
« Aïe, aë, aïe… c’est quoi tout ca ? » 😉 Pas de panique, on vous explique !
Placer son argent dans des actions
Actions. Investir dans des actions revient à acheter une part du capital d’une entreprise (mais si ! vous avez entendu parler des actionnaires et de leurs dividendes, vous pouvez en être !).
Une action vous donne en effet un droit sur les bénéfices réalisés par l’entreprise, ce sont les dividendes.
Avant d’acquérir une action, il vous faudra donc vous renseigner sur l’entreprise, son marché, sa réputation, son évolution, ses bénéfices et ambitions éventuelles.
Une action doit avant tout vous permettre de réaliser une plus-value à la revente (concrètement, vous la revendez plus chère que vous ne l’avez achetée car l’entreprise a augmenté ses bénéfices). Il est également possible de choisir entre toucher les dividendes, comme un revenu complémentaire, ou de les réinvestir.
On oppose ainsi les fonds de placement comprenant des parts de capitalisation et des parts de distribution.
Capitalisation. Ici les dividendes des actions sont réinvestis automatiquement dans le fonds pour gonfler le portefeuille.
Distribution. Les revenus du fonds ne sont pas réinvestis mais distribués (pour tout ou partie de la valeur). Concrètement, vous touchez les dividendes, le plus souvent sur une base annuelle.
Les deux options ont leurs avantages (revenus complémentaire ou intérêts composés et augmentation du rendement) et inconvénients (rendement potentiellement moindre ou risque de krach).
Placer son argent dans des obligations
Lorsque vous investissez dans des obligations, vous allez consentir un prêt à une entreprise, un établissement public ou un Etat. Comme tout emprunt, l’entreprise s’engage par contrat à vous rembourser la somme prêtée à une échéance définie (5, 10, 20 ans…) augmentée des intérêts.
Devez-vous alors attendre la fin du prêt pour toucher la somme majorée des intérêts ? Non…
En effet, puisqu’aucune entreprise n’est à l’abri d’une faillite, vous allez recevoir une rémunération annuelle : le coupon.
Dois-je attendre la fin du prêt pour revendre l’obligation ? Non plus…
Vous pouvez revendre votre obligation avant le terme.
Investir son argent dans l’immobilier
L’investissement le plus connu reste l’immobilier. C’est également celui qui a le plus grand succès en France. Il offre différentes possibilités et le fait de détenir quelque chose de concret (un bien réel) rassure de nombreux investisseurs.
Cet investissement présente néanmoins ses avantages et inconvénients propres. Toutefois, vous allez voir qu’il existe aujourd’hui une grande variété de possibilités pour investir dans l’immobilier.
La résidence principale, voire secondaire : pas un prérequis, mais une base !
Être propriétaire de votre logement (surtout une fois tout emprunt remboursé), voire d’une résidence secondaire, représente un premier investissement intéressant. D’une part, vous avez la possibilité de revendre ce bien et bénéficier d’une plus-value ou de le léguer plus tard à vos héritiers.
En outre, il peut également s’agir d’une garantie réelle qui vous permettra d’obtenir un crédit à la banque (prêt hypothécaire). Si le terme « hypothèque » peut faire peur, il est essentiel de rappeler qu’il ne s’agit que d’une garantie à un emprunt. Si vous remboursez votre crédit, votre bien n’a aucune raison d’être saisi. En revanche, la banque rassurée par cette garantie peut vous proposer des conditions d’emprunts bien plus avantageuses.
Un crédit immobilier avec une hypothèque sur le premier bien peut alors vous permettre de recourir à l’effet levier pour investir dans un autre bien que vous pourrez alors mettre en location.
L’immobilier à but locatif
Dans ce cas-ci, vous achetez un bien (maison, appartement, immeuble) que vous allez mettre en location. Les loyers constituent ainsi un revenu complémentaire.
Il faut analyser le rendement du bien. Par exemple, si vous empruntez la somme nécessaire, environ 70 % des loyers seront pris en compte comme revenus par la banque. Il faut donc que le loyer soit suffisant pour payer votre mensualité, ainsi que les frais (frais de copropriété, taxes, travaux éventuels, vacances du bien…). La différence sera votre plus-value locative (l’argent que vous gagnez concrètement).
Les SCPI : la solution pour les plus petits budgets
Quand vous investissez en SCPI, vous choisissez un des supports qui présente le meilleur rapport risque-rendement.
A partir de quelques centaines d’euros vous achetez des parts du parc immobilier d’une Société Civile de Placement immobilier. Ainsi au lieu d’être pleinement propriétaire d’un bien, pour lequel vous devriez gérer les locations et l’entretien, vous déléguez cette partie du travail à une société et achetez à plusieurs investisseurs un pourcentage du parc immobilier de cette société.
Il est même possible d’acheter des parts de SCPI directement ou via un support comme une assurance-vie.
Investir son argent dans des fonds
« Tiens, on en a parlé plus haut, mais c’est quoi ces fonds ? »
Les fonds d’investissement ou OPC (Organismes de Placement Collectifs), ce sont des portefeuilles d’actions ou d’obligations (notamment).
Pourquoi choisir d’investir son argent dans des fonds ?
Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’investissement dans des actions en direct, par exemple, investir dans un fonds présente pour premier avantage de bénéficier de gestionnaires experts. En investissant dans un OPC, vous allez avoir directement accès à un portefeuille d’actifs déjà diversifié qui sera géré au quotidien par des spécialistes.
Forcément, cette démarche présente un coût qui va diminuer le rendement (pour vous) de l’investissement. En revanche, c’est une option intéressante lorsqu’on n’a pas les connaissances et/ou le temps d’effectuer les recherches nécessaires à un investissement direct en Bourse.
Comment investir dans un OPC ?
Vous pouvez ainsi investir dans un OPC ou un fonds via un compte-titres, un contrat d‘assurance vie ou un PEA ou PEA-PME.
Investir dans l’économie durable
Si vous ne souhaitez pas investir dans certains secteurs qui ne sont pas en accord avec vos valeurs personnelles, sachez qu’il existe une option qui peut vous réconcilier avec l’investissement : l’ISR (investissement socialement responsable).
Il s’agit d’actifs qui allient la rentabilité à un meilleur impact environnemental et social, par exemple en finançant des entreprises actives dans la prévention de la planète.
Investir son argent : les modalités de gestion
Pour gérer vos investissements, vous avez donc deux options : le faire en direct (vous-même) ou déléguer à des experts.
Les deux options présentent leurs avantages et inconvénients.
Plus il y a de gestionnaires, plus le rendement est affecté. Forcément, vous allez devoir rémunérer (souvent avec un pourcentage) les intermédiaires pour le travail fourni.
En revanche, si n’avez pas encore les connaissances nécessaires et si vous n’êtes pas à l’aise avec les risques que comportent les investissements, le recours aux experts reste une valeur sûre qui permet au moins de se laisser le temps d’apprendre et comprendre.
Où trouver des gestionnaires compétents ?
Gestionnaires de patrimoine, banques, assurances, plateformes spécialisées… ces intermédiaires financiers sont nombreux et aujourd’hui accessibles avec une simple recherche en ligne. Pour éviter toute arnaque, renseignez-vous toujours sur cet intermédiaire, par exemple en vérifiant son inscription à l’ORIAS !
Une alternative à proposer ?
Tous les blogueurs finances vous le diront, le meilleur moyen d’apprendre, c’est de tester en direct avec de petites sommes. Lisez, écoutez des podcasts, et testez ! Il n’y pas de stratégie unique, mais des erreurs que vous pouvez éviter. Ensuite, faites le test.
A titre d’exemple, vous pouvez facilement ouvrir un PEA sur une banque en ligne, comme Boursorama, et tenter d’investir une centaine d’euros pour débuter.
Même si, à terme, vous faites le choix de la déléguer la gestion de vos actifs, vous aurez au moins appris le vocabulaire technique et aperçu la réalité de cette activité, à ce stade, bien éloignée des loups de Wall Street 😉